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TEXTORIS Georges, Résistant, A.S. Agent de renseignement, Les Arcs sur Argens

Georges TEXTORIS est né aux Arcs sur Argens le 14 novembre 1929.

Il est le fils de Raoul TEXTORIS, le premier chef et initiateur de la résistance pour le mouvement Combat sur le secteur du centre Var. 

Après son arrestation en février 1943, Georges va se mettre avec sa mère au service de la résistance locale sur le secteur des Arcs et de Draguignan. il n'a alors que 14 ans. 

Il sera agent de liaison, notamment auprès d'Edouard SOLDANI. 

Moins suspect en raison de son jeune âge, élève au collège de Draguignan, il transmit par le biais du surveillant général monsieur CAMPANA bon nombre de messages entre Les Arcs et Draguignan.



Au printemps 1943, Edouard SOLDANI voit son domicile perquisitionné par les Allemands alors qu'il attendait son ami RASTEGUE, chargé de mission par la résistance. 

 Ce sera Georges TEXTORIS qui fut chargé de l'intercepter SOLDANI avant l'arrivée à son domicile des Arcs. 

Le 12 août, sans ignorer qu'un débarquement sur les côtes de Provence devait avoir lieu, il décide finalement de rejoindre Fréjus avec sa mère pour préparer et assister aux fiançailles de son cousin qui devait avoir lieu le 15.

La maison de famille avait vu sur la mer vers le sud avec la voie ferrée à quelques centaines de mètres. 

Le 13 au soir, le doute fut levé sur l'imminence de ce débarquement tant attendu.  

Georges TEXTORIS se souvient :



" Pas encore endormis en ce soir du 13 août 1944, nous avons été brutalement surpris par un puissant bruit de moteur qui s'est révélé être celui d'un avion de chasse qui avait pris à la mitrailleuse un convoi ferroviaire pour cible s'éloignant vers Puget sur Argens. Nous avons réagi instinctivement en nous allongeant sous la fenêtre à l'abris du mur. Nous avons appris plus tard par une cruelle et incroyable coïncidence que dans ce train se trouvait deux Arcois employés de la SNCF dont un, Emile FLOCCIA devait trouver la mort, et le second, Monsieur GIRAUD s'en tirait avec une balle de mitrailleuse de gros calibre dans le pied..."

Le lendemain 14 la journée a été calme jusqu'à une première alerte qui nous as amené dans la cave. A la nuit, sitôt sorti sur le trottoir avec la douzaine de personne qui étaient dans la cave, une grosse et très forte explosion nous a surpris, suivie d'un bruit métallique et de chute d'objets. l'obus dont nous venions d'entendre l'explosion nous a frôlé sans miraculeusement atteindre quelqu'un du groupe..."

Une deuxième alerte, quelques temps plus tard dans la nuit du 14 au 15 août nous a amené cette fois, afin que la famille ne soit pas séparée, dans une cave d'un immeuble en face de la mairie. Nous sommes restés dans cette cave presque deux jours, tout le temps des bombardements puis de ce fameux débarquement..." C'est donc là que j'ai passé mon 15 août 1944...et c'est là et ainsi que furent célébrées des fiançailles peu ordinaires !.. " 

Par une échelle posée contre un mur de cette cave, par un soupirail qui ouvrait directement sur la place, nous avons suivi et subi directement les opérations et la bataille de la libération, mais aussi les effondrement de plusieurs maisons, la mutilation de la façade de la paroisse, atteinte de plein fouet avec un trou béant de plusieurs mètres de large, nous étions dans le noir, seulement éclairé par une bougie et des lampes à pétrole qui s'éteignaient à chaque souffle d'explosion qui nous soulevait les cheveux, un index de la main replié dans la bouche entre les dents pour la garder ouverte et protéger nos tympans... Le pilonnage a duré des heures avec parfois quelques moments de répit où nous entendions alors le bruit de moteur d'un petit avion qui devait servir à diriger les tirs alliés.

Puis ce fut le débarquement proprement dit des troupes nettoyant Fréjus, ce qui nous permit d'assister à la dernière résistance des allemands qui de la mairie, fenêtres ouvertes entamaient les derniers combats mitraillette en main contre les soldats alliés qui avaient pris place dans les maisons et rues avoisinantes..." Seul la façade de la maison de famille où nous nous étions réfugié la vielle resté debout, tout le reste était effondré depuis le toit. La pendule de la maison restée intacte s'était arrêtée sur 2H10 (14h30)

Tel furent mes jours du débarquement de Provence ou malgré la vision d'apocalypse vécue aux premières loges nous avons eu par miracle aucun blessé dans cette bataille..."


Nettoyage des rues de Frejus/ St Raphaël par les troupes du génie alliées de la 7em armée américaine les jours qui suivirent le débarquement. Source National Archives USA
Nettoyage des rues de Frejus/ St Raphaël par les troupes du génie alliées de la 7em armée américaine les jours qui suivirent le débarquement. Source National Archives USA

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