
Jean FERRARI "alias ELAN" dans la résistance est né le 04 novembre 1895 à Murato en Corse.
Avec ses parents il arrive dans le Var à La Seyne sur mer ou il commence ses études à l'école Martini. Il fait ensuite l'école normale de Draguignan.
De la classe 1913, il est mobilisé le 18 décembre 1914 et rattaché au 112em régiment d'infanterie. En juin 1915 il est muté au 42em bataillon de Chasseurs à pieds. Promu caporal en 1916, il est blessé à l'épaule à Clery dans le Somme le 20 septembre de la même année et recevra une citation. il rejoint alors le 8em régiment du Génie. A nouveau blessé le 14 octobre 1918 à l'œil en Belgique.
Jean FERRARI est renvoyé dans ses foyers en 1919 alors qu'il vient de perdre ses deux frères lors du conflit. il obtient un poste d'instituteur à Montfort où adhère au parti socialiste et où Il épouse Gabrielle BONNET le 21 août 1920 de cette union ils aurons une fille Paulette. puis celui de Brignoles le 26 aout 1921. Rappelé le 28 aout 1939 lors de la mobilisation générale , il est affecté à la 11em compagnie du 155em régiment régional avec le grade de sergent. Placé en sous officier de réserve, il est démobilisé et rejoint ses foyers le 11 mai 1940.
Il reprend alors son activité d'instituteur à Brignoles. En 1941, quand le général LAURE passe dans le Var, il fera une allocution à Brignoles en faveur du régime de Vichy. Par ordre de ses supérieurs du ministère de l'enseignement il dois aller avec ses élèves assister à sa venue. Ce jour là il refusera formellement d'adhérer à La légion et fera passer le message au sein de ses camarades anciens combattants de la première guerre que le maréchal venait de trahir en cessant le combats.
Dés 1941, il rencontre à la Roquebrussanne un autre instituteur, Henri BERTOLUCCI qui avec CLAVEL son adjoint et ami essaient de former un embryon de résistance.
En 1942, avec son camarade BRUNET, il organise le premier recrutement pour la formation d'un réseau de résistance sur Brignoles. Décidé à prouver son patriotisme, il organise un défilé dans les rues de Brignoles pour le 14 juillet, et le 10 novembre il fait confectionner à son domicile une gerbe en forme de croix de Lorraine que sa fille et madame PROST portèrent dans la nuit au monument aux morts de la ville prouvant ainsi son espoir au général De GAULLE. Le matin du 11, des soldats Italiens et Allemands montent la garde devant le monument sans avoir même touché à la gerbe la pensant peut être piégée. la population pacifiste viens petit à petit se rassembler devant le monument. La gerbe ne sera enlevée que le soir.

A partir de là va commencer la distribution de tracts et de journaux clandestins. Les membres vont grandir le groupe Brignolais, certains recrutés, d'autres se présentent à lui spontanément tel que César PAVONI ou son voisin Louis RAYNAUD. Une première équipe de liaison est formée avec Louis ANEZIN, Jean LEANNI, Gaston BARBIER de la Celle et même sa fille Paulette FERRARI.
Au printemps 1942, Jean FERRARI va commencer à former ses groupes de guérilla et commencer avec prospecter des éventuels terrains de parachutages avec Marceau ARNAUD , chef de Vins sur Caramy, CASALINI chef de Cabasse pour la région Est de Brignoles, et avec Joseph DUCRET et Henri BERTOLUCCI pour le secteur Ouest.
En janvier 1943 seront retenus par le BCRA d'Alger le terrain codé "Vermicel" avec le message "Napoléon promène son chien" situé sur le plateau des plaines compris entre Brignoles, Vins sur Caramy et Cabasse.
Le terrain "Galliéni" plateau compris entre Brignoles, Camps la source et Besse sur Issole avec le message "Robert n'est pas rentré".
Et coté Ouest, le terrain du plateau D'Agni sera retenu, situé entre La Roquebrussanne, Méounes et Mazaugue. Hélas les allemands probablement informés surveille activement ce dernier et le parachutage tombera aux mains des Allemands.
FERRARI commence à désespérer du manque de moyens qui lui sont fournis pas l'A.S, ses équipes sont formées, prêtes à agir mais les moyens qui lui sont donnés sont maigres. il se tourne alors vers l'O.R.A. du colonel LELAQUET.
Arrive le printemps 1944, à l'annonce du débarquement de Normandie, comme tous les résistants de France, FERRARI répond au déclanchement des plans. Il dispatche ses guérillas et attendent les ordres. BRUNET son adjoint dans les bois d'Engardin et lui même et ses hommes dans les bois des Selves. Après 48 heures, les ordres lui arrivent de disperser ses hommes et regagner leurs foyers.
Hélas le rassemblement et le mouvement des tous ces hommes renforce l'ennemi a encore plus de représailles. la résistance est ainsi découverte et jamais l'espérance de vie d'un résistant n'aura été aussi courte. Les arrestations sur Brignoles commencent a déstabiliser la résistance. Dans son groupe, VAUFREY et son adjoint BRUNET sont arrêtés le 28 juin. FERRARI décide de quitter son domicile quelques heures a peine avant que la Feldgendarmerie et les Français de la compagnie Brandebourg tape a sa porte. Il part à vélo à sa propriété de Montfort. Le lendemain à travers bois il rejoint Bras où par un contact du réseau il obtient de faux papiers et fausses cartes d'alimentation au nom de François BERUTTI. Il marche en direction de Varages où il se met en contact avec le Colonel GOUZY, chef de l'O.R.A et Lieutenant PICOLLET. Ils vont alors le prendre en charge et le transporter au Maquis des bois du Pellenc, maquis forestier compris entre Régusse, Moissac, Aups et Fox-Amphoux. Jean FERRARI y restera jusqu'au 20 août.

Sans ses chefs, la répression s'accélère sur le secteur Brignolais. BOTTERO, ANDRIEU, MERLOTTI, HUGUES sont arrêté, puis c'est le tour de la famille MOZZONE et de LINARI le 27 juillet. Début août, les hommes de Pascal VEDOVICI, chef de la brandebourg sur Brignoles continuent les arrestations, les interrogatoire et la torture. Ils retournent au domicile de FERRARI et sans nouvelle de lui décident d'arrêter sa femme et sa fille. Idem pour Louis RAYNAUD et son fils Joseph, également échappés de justesse par les toits ils se refugient à Correns chez son ami RAMPIN et ce sera la fille de Louis, Rosette qui sera arrêtée et interrogée.
Le 17 aout les alliés sont aux portes de Brignoles, les prisonniers sont libérés et les troupes allemandes quittent la ville après de durs combats et de lourdes pertes.
Jean FERRARI reviendra le 20. Il sera nommé président du comité local de libération, membre du comité départemental du M.L.N.(mouvement de libération Nationale). Sa fille Paulette va elle s'engager dans l'armée de la France libre au 1er bataillon du 3em régiment d'infanterie Alpine, elle combattra sur le secteur de l'Authion puis de Briançon en 1945.
Il se présente aux élections municipales de mai 1945 et est désigné comme maire mais la préfecture annule sa nomination, un enseignant n'ayant pas le droit d'être élu. Ce sera finalement Jean MARCEL qui sera élu maire en août.
Il prendra sa retraite d'instituteur en 1955 mais ne cessera jamais de mettre à bien son patriotisme.
Son large esprit de tolérance, son honnêteté politique lui valent le respect et l'estime et souvent l'amitié de tous les gens sincères dans leurs convictions. Il s'attache après guerre à faire revivre la gloire du passé, (président des anciens combattants) il se tourne aussi vers l'avenir de son pays, de ses enfants, vers l'amélioration des relations humaines et la construction de l'Europe fraternelle. La sauvegarde de la paix mondiale.
décoré de la croix de guerre avec étoile de Bronze, de la médaille de la résistance, de la croix du combattant, et de la médaille commémorative des volontaire des forces françaises libres.(décret 28761 du 11/11/48) il sera fait chevalier de la légion d'honneur au titre de la résistance, et sera élevé au rang de d'officier de l'ordre de la légion d'honneur en 1968.(JO du 14/07)
Jean FERRARI meurt à Brignoles le 13 juillet 1970 à l'âge de 74 ans.