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LAMBERT Jean Paul, Agent R2. parachutage, Seillans, Var

Les frères d'armes , à la vie à la mort, Jeannot LAMBERT, Guy STALENQ, et Marius LAMBERT. 1943. chantiers de jeunesses.
Les frères d'armes , à la vie à la mort, Jeannot LAMBERT, Guy STALENQ, et Marius LAMBERT. 1943. chantiers de jeunesses.
Jean Paul LAMBERT, en 2009, lors de la cérémonie du Clos d'Espargon sur le plateau de Canjuers. Fier de porter le drapeau du Camp "Lafayette" brodé en parachute par les filles de Seillans
Jean Paul LAMBERT, en 2009, lors de la cérémonie du Clos d'Espargon sur le plateau de Canjuers. Fier de porter le drapeau du Camp "Lafayette" brodé en parachute par les filles de Seillans

Jean Paul LAMBERT est né à Seillans dans le Var le 11 octobre 1923, il perd très jeune son père qui décède des suites de la 1er guerre,  après l'école communale devenu avec ses frères pupille de la nation il part faire une école de tailleur à Marseille mais n'aime pas trop cet enseignement  il retourne à Seillans et trouve une place d'ouvrier agricole. 

Quand le gouvernement de Vichy impose les chantiers de Jeunesse. Il est envoyé avec son frère et son ami d'enfance Guy STALENQ à Cavaillon.  Après 3 mois ne voyant pas cette collaboration avec l'Allemagne d'un très bon œil ils rentrent au pays avec un camarade de Fayence. Le trajet se fait de nuit, tout d'abord à pied, Cavaillon, Orgon, Senas. A Senas ils embarquent dans un petit train pour Marseille. De Marseille, il montent au dernier moment dans le train P.L.M direction Nice et descendent à la gare des Arcs, puis par le petit train des pignes, ils rejoignent Seillans. 

 



Quand l'Italie occupe la zone Sud, le premier réseau de résistance se forme sous l'impulsion de Guy STALENQ  son frère Yvon, et son père..

Ce sera sans hésitation que Jeannot répondra présent au début de l'année 1944 et se portera volontaire avec son frère Marius pour rejoindre le groupe local. 

Contacté par le réseau R2 via Germaine JAFFARD, madame SHNEIDER, et le Lieutenant PIGNAUT, tous sous les ordres de commandant en chef  R2 Camille RAYON, le groupe vas effectuer le repérage et demander l'homologation de terrains de parachutage dans les montagnes du haut plateau de Canjuers. 

Un terrain est enfin homologué sous le code AC184 et nom de code "Prisonnier" Ce terrain réceptionnera dès lors et jusqu'en aout 1944 prés de 15 parachutages. Ce sera le plus grand terrain du Var . Parachutages, d'armes, mais aussi d'agents Anglais, Américains, Canadiens et Français.

Jean LAMBERT fera parti des quelques rares agents homologués par Londres sur le secteur . 

Il effectuera bon nombres de missions et rejoindra le maquis du camp "Lafayette" 

 

 


Sa plus importante mission sera la réception le 03 aout 1944 du capitaine Américain Mill BRANDES, agent OSS et  14 de ses hommes . C'est la mission "RUTH" . 

 Jean Paul LAMBERT, accompagné de son frère d'arme René CHAFFARD auront pour mission dès lors de guider à pied et à travers bois Le capitaine et ses hommes en pleines lignes ennemies. A travers bois ils progressent de nuit tout d'abord par le petit plan de Canjuers ils atteignent Aiguines où ils négocient leur transport pour atteindre le Verdon à l'aube. Hélas, sans coordination de la part de la résistance, le pont sur le Verdon viens d'être détruit et est impraticable. Ce sera donc à la nage qu'il vont devoir traverser la rivière. Vas s'en suivre une longue attente sur les rives coté Moustier. Puis finalement un camion du maquis viendra les récupérer pour St Jurs, puis Puimoisson et enfin le château de monsieur CHAUVET, frère du propriétaire de la parfumerie de Seillans point de rendez vous avec la résistance des basses Alpes. Pour Jeannot et René, la mission s'arrête. Là ce sera une équipe de résistants des basses Alpes qui prendra le relais avec les 15 agents OSS américains. Ce jour là. L'officier Américain BRANDES voulant remercier Jean Paul LAMBERT lui présent des billets de banque. Jeannot lui fait comprendre que la liberté n'as pas de prix et repousse son offre. En guise de reconnaissance le capitaine BRANDES décroche un de ses grades de sa tenue et l'épingle sur la chemise de Jeannot. Il avait les larmes aux yeux a chaque fois qu'il évoquait cette histoire. 



Le groupe américain lui continu sa route vers Dignes et  entreprend la démolition de quatre ponts le long des voies de communication allemandes : il s'agit du pont ferroviaire entre Sisteron et Pépin, du pont ferroviaire entre Digne et Barrême, du pont routier entre Meyrargues et Pertuis, et le pont ferroviaire entre La Durance et Volx. Pour achever leur processus d'entraver les mouvements Allemands dans la région, et ainsi les forcer à utiliser la Route Nationale 64 et la Route Napoléon, quatre ponts supplémentaires sont encore détruits.

La restriction de mouvements Allemands à ces seules routes était destinée à offrir de meilleures opportunités de frapper et mettre hors de combat les principaux mouvements de troupes ennemis à l'annonce du débarquement de Provence le 15 aout 1944.




Photo de Jean Paul LAMBERT à la cérémonie du Clos d'Espargon à Canjuers. comme chaque année le fanion du camp brodé en pans de parachutes était sorti de la salle d'honneur du Camp et porté par Jeannot.
Photo de Jean Paul LAMBERT à la cérémonie du Clos d'Espargon à Canjuers. comme chaque année le fanion du camp brodé en pans de parachutes était sorti de la salle d'honneur du Camp et porté par Jeannot.

Le capitaine BRANDES dira plus tard dans son rapport :

Notre guide malgré sa petite taille, fera preuve d'un courage exemplaire, sans aucune peur d'affronter les combats. 

Jean Paul LAMBERT et René JAFFARD rentrent à pied de sa mission, le débarquement et la libération de la région de Seillans Fayence viennent d'avoir lieu quand ils arrivent.  Il va ensuite rejoindre avec quelques camarades les plages du débarquement à St Tropez et s'engage dans le corps expéditionnaire Français avec le patriotisme et la ténacité qui le caractérise de sauver la France du joug Nazi. Avec les troupes de libération il vas faire mouvement vers la nationale 7 puis rejoindre Marseille où il combattra pour la libération du quartier de la Bourse et de la Belle de Mai où les l'allemands ont leur central téléphonique.  Après Marseille, il continu avec la division Française libre pour Aix, la nationale 7 , Avignon.  Les alliés ne pouvant pas garder au sein de leur armée des résistants il rejoint finalement son village de Seillans où an 1945 il prendra la gestion du moulin communal.

L'an d'après il est à nouveau mobilisé pour son service national à Marseille où il sera cette fois envoyé sur le front de l'atlantique.

 Il restaurera l'ancien moulin à huile ou il ira habiter avec son épouse, elle même soeur du résistant Fernand RICCO

Avec son ami STALENQ, il seront des premiers à participer aux commémorations dans les années 80, ils seront présents à l'inauguration de la stèle du Clos d'Espargon et seront les piliers fidèles jusqu'à leur dernier souffle.  

Nous sommes heureux d'avoir pu partager tous ces moments avec Jeannot, ses récits, ses aventures. 

Nous nous souviendrons de sa modestie, celle qui caractérise les hommes de l'ombre. 

Jean Paul LAMBERT s'est éteins dans la discrétion qui le caractérisait dans la nuit du 20 au 21 janvier 2022. Repose en Paix Jeannot, jamais ton sacrifice ne sera oublié. nous te dédions cette page même si tu n'aimais pas parler de ton héroïsme. pour que personne n'oublie ton engagement à notre liberté. 



Hommage à Jean Paul LAMBERT au camp de Canjuers par le commandant du camp.
Hommage à Jean Paul LAMBERT au camp de Canjuers par le commandant du camp.

Sources : operation-dragoon.com en rencontres avec Jean Paul LAMBERT interview 2007/2009/2010, récits recueillis par notre ami David PECH, travaux de recherches aux archives militaires de la défense, Paris. Tous documents ou texte de cet article pourrons êtres réutilisés avec mention de la source operation-dragoon.com.