Famille CHARRIER - Les Arcs : Une famille dans la résistance.
André CHARRIER, alias "Carol" dans la résistance, est né aux Arcs le 28 avril 1906, il est le frère aîné de Fernande CHARRIER et de Jean CHARRIER.
Sportif dès son plus jeune âge, il fera parti de la première équipe de football de la ville en 1918.
De la Classe 1926, il est envoyé sous les drapeaux et est incorporé au 504em régiment de chars de Combat à Valence dans le Drôme en mai 1926. Là encore son esprit de combattant et de sportif lui fait rejoindre l'équipe de rugby régimentaire.
A son retour de son service militaire il reprend avec son père son activité de viticulteur.
le 10 janvier 1931, il épouse Berthe AUDIBERT, avec qui il aura deux enfants, Roger et Suzon.
Militaire de réserve, il effectue de 1932 à 1938 des périodes de réserviste au sein du 15em régiment du train.
Rappelé lors de la mobilisation générale le 05 septembre 1939 à la déclaration de guerre au sein de la 763em compagnie du 15em régiment du train, il est envoyé pour repousser l'armée allemande dans le Jura puis la haute Marnes. A la capitulation et la débâcle de l'armée Française il devra se résigner à battre en retraite sur les routes de France. il finira sa route à Belves en Dordogne ou il sera démobilisé le 17 juillet 1940.
André CHARRIER retrouvera enfin son village natal aux environ du 20 aout. La rage au ventre de cette amère défaite, comme beaucoup de ces militaires français, il ne peux accepter la soumission de son pays et encore moins la sombre période de la collaboration. Dès 1941, des ambrions de résistance voient le jour dans le sud de la France. Sous l'impulsion de BLUM dans la région, le mouvement COMBAT recherche des meneurs d'hommes prêts à recruter et petit à petit former le réseau.
André CHARRIER deviendra le chef local de l'armée secrète, il réussi en 2 ans à former un groupe de près de 250 hommes, distribution de tracts, sabotages, recherches de terrains et réception ou transports d'armes, mais Il restera pour tous les Arcois celui qui avec Jean CASSOU, le 10 mai 1944 effectuera le guet-apens pour éliminer les membres de la Milice Varoise au quartier St Jean au sud des Arcs.
Ces deux collaborateurs faisaient déporter et interner depuis des mois des Français refusant le régime de Vichy.
message original retrouvé parmi les milliers de documents aux archives des armées Paris.:
"Gendarmerie Nationale , Message téléphonique 11 Mai 1944 : Le 10 mai 1944, vers 17 heures, MASSIACH Marcel et VIARD Julien, tous deux au service de la Gestapo ont été attaqués par deux individus armés au quartier St Jean, commune des Arcs alors qu’ils emmenaient deux soi-disant réfractaires. MASSIACH ainsi que un des réfractaires ont été grièvement blessés. Les recherches immédiates n’ont pas permis de découvrir les agresseurs ainsi que le 2em réfractaire qui s’est enfui. Les deux blessés ont étés hospitalisés par les soins des autorités allemandes."
Ce jour là, Les Miliciens rencontrent le dénommé André BIGEL, et un camarade, tous deux réfractaires au travail en Allemagne qui venaient d'arriver il y a peu d' Alsace.
Les miliciens surprennent une conversation largement mise en scène pour piéger les collaborateurs relative à des armes qui seraient soit disant dissimulées dans un cabanon au Sud de la ville.
Les Miliciens demandent à êtres conduits immédiatement sur les lieux. Le piège à fonctionné, BIGEL à juste le temps d'envoyer un messager prévenir les membres de la résistance locale chez la soeur d'André, madame Fernande DEBRACHY.
Il faut agir vite. A travers champs, CHARRIER et CASSOU prennent les devants pour attendre les miliciens.
André, armé de son simple fusil de chasse chargé de chevrotines vas tirer sur le milicien MASSIACH, touché à l'épaule et la mâchoire presque arrachée.
L'homme vas s'effondrer au sol mais le coup ne sera pas fatal.
Une fois au Sol, MASSIACH vas même avoir la force de riposter avec son revolver, par chance, la balle vas s'impacter dans le canon du fusil de CHARRIER.
Son fusil rendu inutilisable, les résistants devrons s'avanouir dans la nature. André BIGEL lui fut hélas capturé par les miliciens alors qu'il venait d'être blessé.
Conduit à l'hôpital de Draguignan pour y être soigné avant d'y être interrogé, ce sera avec sa soeur Fernande qu'André CHARRIER organisera l'évasion de celui-ci.
Lors du débarquement de Provence, à la tête de ses hommes, il combattra sans relâche les 15, 16 et 17 aout 1944 au coté des parachutistes américain du 517em régiment aéroporté pour libérer la ville des Arcs des troupes d'occupation.
Il recevra pour ses faits de guerres la croix de guerre avec étoile de bronze, la croix du combattant et la croix de combattant volontaire de la résistance.
Il trouvera hélas une fin tragique lors d'un accident de plongée en mer en 1959 alors qu'il n'as que 53 ans, un 15 août, date anniversaire du débarquement de Provence pour lequel il avait tant œuvré.
Il faudra attendre 2018 (75 années passées), et le début de nos recherches aux archives des armées pour qu'André CHARRIER puisse enfin sortir de l'ombre et que son héroïsme apparaisse au grand jour.
Puisse sa bravoure, et son patriotisme, son acharnement à œuvrer pour la liberté se son pays servir d'exemple aux générations futures et que son sacrifice ne tombe dans l'oubli.
Marseille 01/02/1946. ORDRE GENERAL : Le général de division commandant la XVem région militaire. "A l'ORDRE DU REGIMENT". CHARRIER André. Les Arcs sur Argens. Chef local énergique et courageux, a pris part avant la libération de sa localité à plusieurs coups de main et parachutage. Lors des combats de libération, à donné à tous un vivant exemple de calme, de courage et ténacité. A très largement contribué à infliger à l'ennemi un échec sanglant.
Ces citations comportent attribution de la croix de guerre avec étoile de bronze.
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Edouard DEPREUX, ministre de l'intérieur, Paris . Attribution de la médaille de la résistance Française décernée à André CHARRIER. décret du J.O. de la république Française du 20 novembre 1946 .
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