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JOURDAN Félix et Marcelle. FTP Claviers.Un couple dans la résistance.

Félix JOURDAN est né à Salernes en 1914 , militant communiste à Marseille dans les premiers temps , où il obtient son premier poste poseur de rail.

Au début de la guerre il réside et travaille à Salernes dans le Var. Il participe d'ailleur à la reconstruction du P.C.F. (Parti Communiste Français) sur la commune et est un des fondateurs  des Francs-tireurs et partisans dans ce secteur du haut-Var.  Marcelle JOURDAN, son épouse également employée à la société des chemins de Fer prend le poste de chef de gare à Claviers dans l'Est du Haut Var à partir de 1942. Il vont donc aller habiter le petit village et Félix continuera lui son travail de poseur de rail et maintenance des voies.

Le parti communiste est déjà bien implanté dans la petite commune et peu à peu le couple vas partager ses idéos et organiser La résistance "Rail" dans ce secteur du Var qui vas très vite prouver son indispensable efficacité dans bon nombres de maquis .. 

Dés 1942, la première lutte contre l'occupant sera une résistance passive.. Le couple vas en effet sous les conseils d'un ouvrier de Riccobono , imprimeur à Draguignan confectionner un procédé de duplication de tracts. L'outil rudimentaire est fabriqué sur une vitre de wagon, avec comme encreur le chapeau de feutre découpé de madame JOURDAN , un foulard de soie et le stencil original préalablement gravé. Ils vont ainsi commencer à distribuer ces tracts par le train dans presque tout le Haut-Var..

La résistance était née. 

Les groupes Francs Tireurs et Partisans  vont commencer à se former dés 1943. La gare de Claviers vas petit à petit servir de boite aux lettres porteurs de messages, de transit des Armes parachutées, mais aussi au chargement et au déchargement de denrées tel que la farine, les pommes de terres,  pois chiches, légumes, œufs  à destination des maquisards parfois même donnés par des habitants anonymes.

 La mise en scène avait été rodée dans les premières opérations et effectuée en parfaite coordination avec les cheminots et les chefs de trains monsieur GAL ou monsieur MAGNE :

Avant le départ du train, un appel téléphonique en gare de Claviers :

"Allo, Madame JOURDAN ?  je viens par cet appel vous souhaiter une bonne fête,  vous trouverez dans le dernier Wagon un bouquet de fleurs qui vous est destiné. ..."

Il faut savoir que la ligne téléphonique des chemins de fer de Provence était une ligne interne à la société, et ne pouvait donc pas être interceptée par les Allemands. Seul les chefs de gare, qui avaient un code sonore propre à chaque gare pouvait recevoir et envoyer des appels.

A l'arrivée du train à Claviers, le chef de train descendait dans un raffut de coups de marteaux ou de clés à molettes faisait semblant de réparer l'avant de la locomotive. Les Allemands qui étaient dans le train,  alertés par les bruits, descendaient et s'avançaient autour de lui voir ce qui se passait.. Cela  donner le temps  à Felix JOURDAN, alias " André" dans la résistance, et son camarade Louis GAL de déballer les colis stockés en queue de train destinés à la résistance .

Tout était ensuite caché dans un cabanon dont le père de Louis GAL était fermier avant guerre, en contrebas de la gare.

 

Il en était de même pour les armes parachutées de Londres ou Alger qui descendaient depuis les terrains du plateau pour êtres distribuées par le train aux différents groupes de résistants du Var, parfois même des alpes maritimes. 

 Félix JOURDAN se souviens qu'avec ton camarade Louis GAL et son groupe, il fallut pour le premier parachutage qui eu lieu au Nord de Bargemon utiliser son wagonnet de travail de réparation des voies. Les armes, grenades, munitions et vivres furent portée à dos d'hommes et par 2 mulets depuis le plateau prés du col du Belhomme, une marche longue de près de 6 kilomètres, puis en gare de Bargemon, le Wagonnet dissimulé près de la voie était remis sur rail et poussé par les hommes jusqu'en en haut de la montagne en gare de Claviers, tout cela de nuit bien évidemment.

 

 



A cette époque, il y avait 2 trains le matin et 2 l’après midi sur la ligne.

2 trains qui circulaient en provenance de Grasse, pouvant une fois les marchandises chargées à Claviers distribuer les gares en fonction des besoins des résistants,  Bargemon, Figaniere, Draguignan, Lorgues, Salernes ou Sillans la Cascade, ces deux dernières permettaient l'approvisionnement des Maquis de Aups, du Pelenc, ou Aiguine.

 

Deux autres trains, au départ de Meyrargues, à destination de Grasse, permettaient d'acheminer une fois la gare de Claviers passée d'approvisionner armes et matériel aux résistants de Seillans, Fayence, Callian, Montauroux et même Tanneron. 

 

 

Félix JOURDAN prendra également part au parachutages du printemps 44, sur Clavier, et à la libération, réquisitionnera la traction de monsieur BLANC, seul véhicule encore en fonction dans la commune pour aller chercher dans les environs des parachutistes blessés de la Division du Général FREDERICK tombés par erreur dans la région.

Ces parachutistes seront conduits à l'école de Bargemon où sera établit un hôpital de campagne . Il seront pris en charge par le docteur PASSERON.  Au total un vingtaine de blessés y seront soignés.

 

Monsieur et madame JOURDAN seront des personnes clés pour tous les maquis du Haut Var. Cet article permet d'honorer leur action bien trop souvent oubliée de la résistance dans le VAR, mais aussi celle de tous les cheminots du département qui ont rejoint la résistance par des actes de bravoure, courage et dévouement.

 

 

Nous recherchons des photos de monsieur et madame JOURDAN. merci de votre aide.


Carte des chemins de fer de Provence avant guerre avec en jaune la ligne Meyrargue/Grasse qui permit d'armer la résistance du Var.
Carte des chemins de fer de Provence avant guerre avec en jaune la ligne Meyrargue/Grasse qui permit d'armer la résistance du Var.

Un témoignage de Monsieur et madame Jourdan à été recueilli par Georges Tilman  dans les années 70 et malgré sa mauvaise qualité consultable aux archives Var.