
Contexte et débuts dans la Résistance
Né le 29 mai 1908 à Rennes, Pierre-Henri Teitgen est un juriste brillant, agrégé de droit public, professeur d’université et rédacteur en chef de la revue Droit social. Fils d’Henri Teitgen, avocat et vice-président de l’Assemblée nationale, il est issu d’un milieu intellectuel et engagé. Lorsque la France est envahie en 1940, Teitgen est mobilisé comme officier. Capturé par les Allemands, il devient prisonnier de guerre, mais s’évade en août 1940, refusant la capitulation et l’occupation.
Dès son retour en zone libre, Teitgen s’engage dans la Résistance. Avec son père, Henri Teitgen, et François de Menthon, il cofonde en août 1940 le mouvement Liberté, l’un des premiers mouvements de résistance en zone sud. Ce mouvement, basé à Lyon, vise à organiser la lutte contre le régime de Vichy et l’occupant nazi à travers la propagande, le renseignement et la préparation d’actions clandestines. Liberté fusionne en 1941 avec le mouvement Combat d’Henri Frenay, renforçant l’organisation résistante.
Rôles et actions dans la Résistance
Sous le pseudonyme Quintus, Teitgen devient une figure centrale de Combat, l’un des plus importants mouvements de la Résistance en zone sud. Il participe à la rédaction et à la diffusion de journaux clandestins, notamment le journal Combat, qui diffuse des idées de résistance et dénonce la collaboration. Il contribue également à structurer les réseaux de renseignement et de propagande, mobilisant intellectuels et juristes pour préparer l’après-guerre.
En 1942, Teitgen intègre le Comité Général d’Études (CGE), un organe clandestin chargé d’élaborer des projets pour la reconstruction politique et juridique de la France après la Libération. En tant que rapporteur pour les questions politiques, il travaille sur des réformes institutionnelles, notamment pour empêcher le retour de régimes autoritaires. Ses compétences juridiques et son engagement démocrate-chrétien façonnent ses contributions, marquées par un idéal de justice et de liberté.
Arrestation et déportation
Le 13 novembre 1942, Teitgen est arrêté par la Gestapo à Lyon en raison de ses activités résistantes. Transféré à la prison de Fresnes, il est interrogé et torturé, mais ne livre aucune information. En 1943, il est déporté au camp de Buchenwald, puis transféré au camp de Dora. Malgré les conditions inhumaines, Teitgen fait preuve d’un courage exceptionnel. En avril 1944, lors d’un transfert en train vers un autre camp, il parvient à s’évader en sautant du convoi, un acte audacieux qui lui sauve la vie. Après son évasion, il reprend immédiatement ses activités dans la Résistance.
Libération et rôle immédiat
Après la Libération de la France en 1944, Teitgen joue un rôle politique de premier plan. Nommé Commissaire à l’Information dans le gouvernement provisoire de la République française, il devient ensuite ministre de l’Information en 1944, puis ministre de la Justice en 1945. À ce titre, il supervise notamment les procès de l’épuration, y compris celui du maréchal Pétain. Son expérience dans la Résistance renforce son engagement pour une justice équitable et une reconstruction démocratique.
Sources :
-Wikipédia, Pierre-Henri Teitgen
-Ordre de la Libération, Pierre-Henri Teitgen
-The Independent, Nécrologie : Pierre-Henri Teitgen, 1997