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MONOD Philippe, "COMBAT", Agent Relations Extérieures

Jeunesse et formation

Né le 14 mai 1900 à Paris (17e arrondissement) dans une famille protestante influente, Philippe Monod est issu d’une lignée d’intellectuels et de pasteurs, les Monod, reconnue pour son engagement humaniste. Avocat de formation, il exerce à Paris avant la guerre, développant un sens aigu de la justice et une forte opposition à l’autoritarisme, qui guideront son engagement résistant.

 

Entrée dans la Résistance

Dès 1940, après la défaite française et l’instauration du régime de Vichy, Philippe Monod s’engage dans la Résistance. Il rejoint le mouvement Combat, fondé par Henri Frenay, l’un des principaux mouvements de la zone sud. Monod, grâce à son profil d’avocat et ses réseaux, devient un acteur essentiel dans les opérations clandestines, notamment dans le renseignement et les liaisons internationales. Sa discrétion, son intelligence stratégique et sa capacité à naviguer dans des environnements complexes font de lui un résistant de premier plan.

 

Rôle dans l’"affaire suisse" (1943)

L’un des faits marquants de son engagement est sa participation à l’"affaire suisse" en février 1943. Cette opération, orchestrée par Henri Frenay, vise à établir une liaison directe entre le mouvement Combat et les services de renseignement américains (OSS) via la Suisse neutre. Philippe Monod est envoyé à Berne pour négocier et transmettre des informations sensibles aux Alliés, notamment sur les activités de la Résistance et les mouvements allemands. Cette mission, risquée en raison des contrôles aux frontières et de la surveillance de Vichy, renforce le soutien logistique et financier des Américains à la Résistance française. Elle suscite toutefois des tensions avec la France libre de De Gaulle, qui craint une perte de contrôle sur les mouvements résistants.

 

Contribution au mouvement Combat

Au sein de Combat, Monod occupe des fonctions stratégiques, participant à la coordination des actions clandestines, telles que la diffusion du journal clandestin Combat, la collecte de renseignement et le soutien aux réseaux de Résistance. Il travaille en étroite collaboration avec des figures comme Henri Frenay et Berty Albrecht. Son rôle d’avocat lui permet également d’aider à la fabrication de faux papiers et à la protection de résistants recherchés par la Gestapo ou la Milice.

 

Intégration aux Mouvements unis de la Résistance (MUR)

En janvier 1943, Combat fusionne avec Franc-Tireur et Libération-Sud pour former les Mouvements unis de la Résistance (MUR), sous l’égide de Jean Moulin. Philippe Monod, fidèle à Combat, continue d’y jouer un rôle actif, contribuant à l’unification des services de renseignement et à la structuration des MUR. Son expertise juridique et ses contacts internationaux sont précieux pour organiser les liaisons avec les Alliés et soutenir l’Armée secrète, branche militaire des MUR.

 

Actions et risques

Comme de nombreux résistants, Monod opère dans des conditions extrêmement dangereuses, risquant l’arrestation, la torture ou l’exécution. Ses missions impliquent des déplacements fréquents, des rencontres clandestines et la gestion de réseaux sous la menace constante des trahisons. Malgré ces périls, il reste actif jusqu’à la Libération, participant indirectement aux préparatifs des insurrections dans la zone sud.

 

Après la guerre

Après la Libération en 1944-1945, Philippe Monod reprend sa carrière d’avocat à Paris. Discret sur ses faits de Résistance, il ne cherche pas à valoriser son rôle, conformément à l’éthique de nombreux résistants. Il reste toutefois marqué par son engagement, recevant des décorations telles que la médaille de la Résistance et la Légion d’honneur pour ses actions. Il décède le 14 février 1992 à Paris (15e arrondissement), laissant un héritage de courage et de dévouement à la cause de la liberté.

 

Contexte familial

Philippe Monod est lié à d’autres résistants de la famille Monod. Son demi-frère, Jacques Monod (1910-1976), futur prix Nobel de médecine, est également résistant, actif dans les réseaux de renseignement et de sabotage. Cette tradition d’engagement reflète les valeurs humanistes et patriotiques de la famille.

 

Sources:

Wikipédia, « Philippe Monod (résistant) »

Presses universitaires de Rennes, « L’argent de la Résistance »

Histrecmed, « Jacques Monod (1910-1976) »

Fondation de la Résistance, archives sur les MUR