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COSTE-FLORET Alfred, C.D. "COMBAT", Membre du CGE

Alfred Coste-Floret, né le 9 avril 1911 à Montpellier (Hérault) et mort le 9 janvier 1990 à Paris, est un homme politique et juriste français, figure notable de la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. Voici une biographie centrée sur son engagement dans la Résistance de 1940 à janvier 1945, basée sur les informations disponibles.

 

Contexte et début de l’engagement (1940)

Alfred Coste-Floret, frère jumeau de Paul Coste-Floret, est un professeur de droit et un intellectuel catholique, profondément marqué par les valeurs démocrates-chrétiennes. En 1940, après la défaite de la France et l’instauration du régime de Vichy, il refuse la collaboration et s’engage rapidement dans la Résistance. Professeur à l’Université de Strasbourg, repliée à Clermont-Ferrand en zone non occupée, il trouve dans ce milieu universitaire un terreau fertile pour organiser une opposition intellectuelle et pratique au régime de Vichy et à l’occupation nazie.

 

Rôle dans la Résistance intellectuelle et organisationnelle

Alfred Coste-Floret s’engage dans des activités de résistance dès 1940, notamment dans la zone non occupée. Avec d’autres juristes et intellectuels, comme René Courtin, il participe à la création et à la diffusion du journal clandestin Liberté, qui devient un outil de mobilisation contre Vichy et l’occupant. Ce journal, publié dans la clandestinité, vise à galvaniser les esprits et à diffuser des idées de résistance. Il contribue également à structurer un groupe de résistance du même nom, actif dans la zone sud.

 

Son expertise juridique et son réseau universitaire lui permettent de jouer un rôle clé dans des cercles de réflexion et d’organisation. Il collabore avec des figures de la Résistance telles que Pierre-Henri Teitgen, François de Menthon et son frère Paul Coste-Floret, tous engagés dans la construction d’une opposition structurée. Ces collaborations s’inscrivent dans le cadre de mouvements comme Combat et d’autres réseaux de résistance démocrate-chrétienne.

 

Participation au Comité Général d’Études (CGE)

À partir de 1943, Alfred Coste-Floret s’implique dans le Comité Général d’Études (CGE), un organe créé par Jean Moulin pour préparer les structures politiques et administratives de la France libérée. Le CGE réunit des experts et des résistants pour planifier la transition post-occupation, notamment en rédigeant des projets de réformes institutionnelles et en identifiant les collaborateurs à écarter. Alfred, en tant que juriste, apporte une contribution significative à ces travaux, participant aux réunions aux côtés de personnalités comme Georges Bidault et Francisque Gay. Son rôle dans le CGE témoigne de son importance dans la Résistance intérieure, où il combine réflexion stratégique et action clandestine.

 

Engagement jusqu’à janvier 1945

Jusqu’à la Libération en 1944, Alfred Coste-Floret poursuit son action dans la Résistance, principalement en zone sud, tout en évitant les arrestations. Son activité s’intensifie avec l’avancée des Alliés et la progressive unification des mouvements de résistance sous l’égide du Conseil National de la Résistance (CNR). Ses travaux au sein du CGE contribuent à poser les bases de la Quatrième République, notamment en matière de réformes constitutionnelles et de justice pour les collaborateurs.

En janvier 1945, avec la France en grande partie libérée, Alfred Coste-Floret commence à s’impliquer dans la reconstruction politique du pays. Il rejoint le Mouvement Républicain Populaire (MRP), un parti démocrate-chrétien fondé par des résistants, où il devient une figure influente. Son engagement dans la Résistance se prolonge ainsi dans son action politique, marquée par les idéaux de justice sociale et de démocratie qu’il a défendus pendant la guerre.

 

Profil et impact

Alfred Coste-Floret se distingue dans la Résistance par son approche intellectuelle et organisationnelle. Contrairement aux résistants engagés dans des actions armées, son action s’inscrit dans la résistance civile et stratégique, avec un accent sur la préparation de l’après-guerre. Sa collaboration étroite avec son frère Paul et d’autres leaders résistants renforce son influence. Après la guerre, il deviendra un homme politique de premier plan, député MRP de la Haute-Garonne, ministre, et membre du Parlement européen, toujours fidèle aux valeurs qu’il a portées pendant la Résistance

Source:

Alya Aglan, La Résistance française (2015)

François Marcot (dir.), Dictionnaire historique de la Résistance (2006)

Notice biographique d’Alfred Coste-Floret dans les archives de l’Assemblée nationale française

Claire Andrieu, Le Programme commun de la Résistance (1997)