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BOURDET Claude, C.D. "COMBAT", Organisateur du N.A.P.

Claude Bourdet (1909-1996) est une figure majeure de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale, connu pour son engagement intellectuel, son courage et son rôle dans la création et la direction de mouvements résistants. Voici une biographie centrée sur son action dans la Résistance de 1940 à janvier 1945, rédigée de manière concise et précise.

 

1940 : Les débuts dans la Résistance

Après la défaite de la France en juin 1940 et l’armistice signé par le régime de Vichy, Claude Bourdet, alors ingénieur et fonctionnaire, refuse de se soumettre à l’occupation allemande. Issu d’un milieu cultivé et progressiste, il est profondément marqué par les valeurs républicaines et antifascistes. Dès l’été 1940, il s’engage dans les premiers réseaux de résistance à Lyon, une ville qui devient un foyer de l’opposition à Vichy et aux nazis.

Bourdet rejoint le mouvement naissant Combat, fondé par Henri Frenay. Ce mouvement, initialement composé de petits groupes clandestins, se structure progressivement pour coordonner des actions de renseignement, de propagande et de sabotage. Bourdet, grâce à son intelligence stratégique et ses compétences organisationnelles, devient rapidement une figure clé. Il participe à la rédaction et à la diffusion du journal clandestin Combat, qui vise à mobiliser l’opinion publique contre l’occupant et le régime collaborateur de Vichy.

 

1941-1942 : Ascension dans Combat et unification de la Résistance

En 1941, Bourdet s’implique davantage dans les activités de Combat, devenant un proche collaborateur d’Henri Frenay. Il contribue à l’organisation du mouvement dans la zone sud (non occupée par les Allemands jusqu’en novembre 1942). Ses responsabilités incluent le recrutement de nouveaux membres, la coordination des réseaux et la collecte de renseignements pour les Alliés. Il adopte le pseudonyme « Leclerc » pour protéger son identité.

En 1942, Bourdet joue un rôle important dans les discussions visant à unifier les différents mouvements de Résistance. Les tensions entre groupes (notamment entre Combat, Libération et Franc-Tireur) sont nombreuses, mais Bourdet, par son pragmatisme et son sens du dialogue, contribue aux efforts d’unification. Cette année-là, il rencontre Jean Moulin, délégué du général de Gaulle, qui travaille à la création du Conseil national de la Résistance (CNR). Bourdet soutient l’idée d’une Résistance unie sous l’égide de la France libre.

 

1943 : Arrestation et déportation

En 1943, la répression allemande et vichyste s’intensifie. Le 24 mars 1943, Bourdet est arrêté à Lyon par la Gestapo, trahi par un informateur. Il est interrogé et torturé, mais ne livre aucune information sur ses camarades ou les réseaux de Combat. Après un passage dans les prisons françaises, il est déporté en Allemagne, d’abord au camp de Buchenwald, puis à Dora et enfin à Bergen-Belsen. Malgré les conditions inhumaines, Bourdet fait preuve d’une résilience remarquable, organisant des discussions clandestines avec d’autres prisonniers pour maintenir le moral et préparer l’après-guerre.

 

1944-Janvier 1945 : Survivre dans les camps

Pendant son internement, Bourdet continue de résister moralement et intellectuellement. À Bergen-Belsen, il participe à des réseaux de solidarité entre déportés, partageant des informations et soutenant les plus faibles. Les conditions dans les camps sont effroyables, marquées par la famine, les maladies et les exécutions, mais Bourdet survit grâce à sa détermination et à son esprit de camaraderie.

En janvier 1945, alors que les Alliés progressent, les camps deviennent des lieux de chaos. Bourdet, affaibli mais vivant, reste dans l’attente de la libération. Il est finalement libéré en avril 1945 par les forces britanniques à Bergen-Belsen, mais la période jusqu’à janvier 1945 est marquée par une lutte quotidienne pour la survie.

 

Rôle et impact dans la Résistance

Claude Bourdet a joué un rôle essentiel dans la Résistance intérieure française, notamment à travers son engagement dans Combat et ses efforts pour l’unification des mouvements résistants. Son action s’inscrit dans la clandestinité la plus dangereuse : rédaction de journaux, organisation de réseaux, collecte de renseignements et préparation d’actions armées. Son arrestation et sa déportation témoignent du prix payé par les résistants, mais aussi de leur courage face à la répression.

Après la guerre, Bourdet poursuivra son engagement politique et intellectuel, notamment comme journaliste et cofondateur de l’hebdomadaire France Observateur (ancêtre du Nouvel Observateur). Sa contribution à la Résistance reste un exemple de dévouement à la liberté et à la justice.

Si vous souhaitez des détails supplémentaires sur un aspect précis de son action (par exemple, ses relations avec Jean Moulin ou son rôle dans la presse clandestine), n’hésitez pas à demander !