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BIDAULT Georges, Directeur du CNR, "Combat"

Georges-Augustin Bidault, né le 5 octobre 1899 à Moulins (Allier), est un professeur d’histoire, journaliste et homme politique français, figure clé de la Résistance intérieure pendant la Seconde Guerre mondiale. Issu d’un milieu catholique, il milite dans les années 1930 au sein du Parti démocrate populaire, défendant des valeurs chrétiennes et anticommunistes, tout en s’opposant au nazisme à travers ses articles dans le journal L’Aube.

 

1940-1941 : Premiers pas dans la Résistance

Mobilisé en 1939, Bidault est capturé par les Allemands en mai 1940 lors de la campagne de France. Interné comme prisonnier de guerre, il est libéré en juillet 1941 grâce à son statut d’ancien combattant de la Première Guerre mondiale. De retour en zone libre, il reprend son poste de professeur d’histoire au lycée du Parc à Lyon, mais refuse de prêter serment au régime de Vichy. Rapidement, il s’engage dans la Résistance, motivé par son rejet de l’occupation nazie et de la collaboration.

Dès 1941, Bidault rejoint le mouvement Combat, dirigé par Henri Frenay, où il devient un collaborateur important. Il contribue à la rédaction et à la diffusion du journal clandestin Combat, qui dénonce Vichy et appelle à la résistance active. Parallèlement, il intègre le réseau Liberté, puis participe à la création du Mouvement de Libération Nationale avant sa fusion avec Combat. Ses talents d’organisateur et son réseau de contacts, notamment dans les milieux catholiques et intellectuels, renforcent l’implantation du mouvement en zone sud.

 

1942-1943 : Ascension dans la Résistance et rôle clé dans le CNR

En 1942, Bidault s’engage plus avant dans la clandestinité, adoptant le pseudonyme « Bip ». Il devient un des proches lieutenants de Jean Moulin, chargé par le général de Gaulle d’unifier la Résistance intérieure. Bidault joue un rôle crucial dans la coordination des mouvements de zone sud (Combat, Libération-sud, Franc-Tireur) et dans la création des Mouvements Unis de la Résistance (MUR) en janvier 1943. Son sens politique et sa capacité à dialoguer avec des sensibilités diverses (gaullistes, socialistes, chrétiens-démocrates) en font un acteur incontournable.

En mai 1943, après l’arrestation de Jean Moulin, Bidault est désigné pour lui succéder à la présidence du Conseil National de la Résistance (CNR), créé le 27 mai 1943 pour fédérer mouvements, partis politiques et syndicats sous l’égide de De Gaulle. Depuis son appartement parisien de la rue de Varenne, il dirige les réunions clandestines du CNR, assurant la liaison entre les différentes composantes de la Résistance et le Comité français de la Libération nationale (CFLN) à Alger. Sous sa présidence, le CNR adopte en mars 1944 un programme ambitieux, prévoyant des réformes sociales et économiques pour l’après-guerre, tout en préparant la libération du territoire.

 

1944 : La Libération et la transition politique

Pendant la Libération de Paris en août 1944, Bidault joue un rôle actif au sein du CNR, soutenant l’insurrection et coordonnant les efforts résistants. Il représente la Résistance auprès du gouvernement provisoire de De Gaulle, qui s’installe à Paris. En septembre 1944, il est nommé ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement provisoire, marquant la fin de son engagement direct dans la Résistance et le début de sa carrière politique de premier plan.

 

 

Entre 1941 et 1944, Georges Bidault s’impose comme une figure centrale de la Résistance française. De ses débuts dans Combat à sa présidence du CNR, il contribue à structurer et unifier la Résistance intérieure, jouant un rôle de pont entre les mouvements clandestins et la France libre. Son engagement, marqué par son catholicisme et son anticommunisme, façonne son action résistante, qui culmine avec la Libération. Après-guerre, il fonde le MRP (Mouvement républicain populaire) et occupe des postes ministériels, mais son rôle dans la Résistance reste son legs le plus marquant.

 

Sources :

Encyclopædia Britannica, Georges Bidault

Wikipédia, Georges Bidault

Spartacus Educational, Georges Bidault

History on the Net, French Resistance