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DUCRET Joseph, Chef Résistance O.R.A. Méounes

Joseph Séraphin DUCRET "alias DUMONT" dans la résistance est né le 29 novembre 1901 à Toulon, Var de louis DUCRET et Antoinette GARNIER.

 Le 11 novembre 1926 il se mari à Méounes avec Thérèse VENEL et donnerons naissance à une fille Jeanine en 1927.

En septembre 1939, il est mobilisé dans un bataillon de chasseur Alpin avec le grade de capitaine. En juin 1940, lors de la capitulation il rejoint avec ses hommes la région de Bordeaux se demandant où étaient leur devoir de militaire Français. Démobilisé comme capitaine de réserve en septembre 1940 ne pouvant supporter l'idée de défaite il rejoint Toulon puis Méounes et pense en premier lieu à embarquer sur un bateau. Après l'appel du général De GAULLE, il songe également à rejoindre l'Espagne pour Londres ou Alger. 

Au final il reprend son activité d'instituteur à Méounes songeant peut être a ne pas laisser sa femme et sa petite fille. Il sera quelques temps plus tard contacté pas VALENTIN, et SARIE alias Berger de l'armée secrète. Il accepte d'entrer dans la résistance qui se structure a peine.

C'est ainsi qu'il contacte des personnes de confiance et va créer ce qui allait devenir "le groupe des Instituteurs". Jean FERRARI de Brignoles, Jean CHABAUD à Brue-Auriac, et Henri BERTOLUCCI à la Roquebrussanne et lui même sur sa commune. Ils vont ensembles créer trois secteurs d'action : Méounes/ La Roquebrussanne, Brue-Auriac/Barjols, et Brignoles. Chacun d'eux vont sans leur secteur respectif rechercher et faire homologuer des terrains de parachutage. Officier de réserve, quand le lieutenant colonel LELACQUET prend contact avec lui, il décide rapidement de le rejoindre au sein de l'O.R.A (organisation résistance Armée) Un réseau de résistance sous contrôle militaire fait comme lui d'anciens officiers de l'armée déchue.



Membre du Secours National, il peut sous cette couverture circuler librement pour le ravitaillement de son école et par ce biais ravitailler ses hommes. L'école elle même devient un véritable stock de vivres mais aussi de matériel médical de premiers secours, anticipant ainsi les besoins de la résistance locale le moment venu.

Des terrains de parachutage sont recherchés dans ce secteur. Ce sera le plateau d'Agnis qui sera retenu sur le massif compris entre La Roquebrussanne et Méounes. Lors du la nuit du parachutage, le temps est épouvantable et les aviateurs sont déroutés. Le message radio "La Provence est le pays du soleil" est a nouveau lancé à la radio de Londres. Le plateau est hélas surveillé par l'ennemi et le groupe de résistants de DUCRET ne pourra agir rapidement. Les armes ne peuvent pas êtres cachées et ce sont les gendarmes de la Brigade de La Roquebrussanne sous les ordres de leur chef qui organisent des recherches et découvrent les containers qui sont immédiatement remis à la feldgendarmerie de Brignoles.

Des agents parachutés depuis Alger prennent contact avec Joseph DUCRET et ils organisent ensembles des séances d'instruction avec les armes parachutées sur Brue-Auriac et Brignoles pour que ses hommes soient prêts à entrer en action le moment venu. 

Grâce à la complicité des employés de mairie, il réussi à faire fabriquer des faux papiers au maximum de réfractaires au travail obligatoire qui rejoignent son groupe. Au total 350 vont se rassembler à l'annonce du débarquement de Normandie le 6 juin 1944 sur la plateau d'Agnis où étaient attendu des parachutistes alliés. Hélas il n'en fut rien. Aprés quelques jours, les plans changent et les hommes regagnent leurs activités.


Méounes, route de Signes. années 40
Méounes, route de Signes. années 40

Hélas la répression s'intensifie, la feldgendarmerie et les hommes de la milice procèdent à des arrestations dans le secteur. FERRARI à Brignoles est recherché. Ayant rejoint le maquis, ce sont son épouse et sa fille qui sont arreté début aôut. BRUNET le second de FERRARI est arreté. Puis c'est au tour de CHABAUD de Brue-Auriac d'être arrêté avec 7 autres membres. Enfin le Jour "J" Provence arrive. Joseph DUCRET organise son poste de commandement dans son école même et même à son domicile. Sa fille elle même servira avec la fille de Jean FERRARI d'agent de liaison entre Méounes et Brignoles. soit par autocar, soir à bicyclette.

DUCRET et ses hommes vont agir avec les officiers parachutés d'Alger mission "Gédéon" pour les combats de libération du secteur jusqu'à la jonction avec les français de la division de la France Libre de la 3em division d'infanterie Algérienne. Il va avec ces troupes continuer les combats sur le secteur de Toulon du 18 au 22 août 1944.

Bon nombre de ses hommes s'engageront dans la future division "Rhin & Danube" de De LATTRE. 

Pour sa part, Joseph DUCRET rejoint Hyères ou il prend le commandement du 1er bataillon du régiment des Maures. Il sera ensuite intégré au 1er bataillon du 3em régiment d'infanterie et prendra part aux combats de l'Authion dans le Mercantour et sur les frontières des Alpes maritimes. 

il décide de ne pas reprendre son activité d'instituteur et de rester dans l'armée Française. Ayant toujours été très sportif, il embarque à Marseille le 24 décembre 1945 pour Alger où il prendra le commandement du centre d'entrainement physique des Armée à Maison Carré avec le grade de capitaine jusqu'en 1949 ou il rentrera en France et prendra le commandement de l'école nationale d'entrainement physique des armées. Il se retirera avec le grade de colonel.

De retour à Méounes, il continuera bon nombre d'activité en particulier la spéléologie. Il découvrira même un aven qui prendra le nom d'Aven du Colonel.

décédera dans sa commune le 7 juin 1972 à l'âge de 70 ans. Pour honorer sa mémoire, l'école de Méounes sera baptisée "école Joseph DUCRET" 


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sources : Archives opération-dragoon.com- / Archives départementales Var. interview Joseph DUCRET par Victor MASSON.