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SAUVAN Aimé, FFI, Les Arcs, Var

Aimé SAUVAN, classe 1931, né aux Arcs, le 04 septembre 1911.

De la classe 1931b, il est appelé au service national  le 20 octobre 1932 il est incorporé au titre de 2em classe conducteur au 19em Régiment d’Artillerie Divisionnaire. Réserviste, il est rappelé sous les drapeaux et affecté au 113em régiment d’artillerie hippomobile ou il sera en poste sur la frontière italienne jusqu'à la capitulation.

     De par la non occupation de la Zone sud, il rejoint les Arcs a la capitulation le 25 juin 1940 et reprend son activité de viticulteur. Il entre dans la résistance le 1er janvier 1944

Le 6 juin 1944, ce sera à son domicile, une ferme isolée du Nord des Arcs,  que le commandant Jean Marie BLANC décidera d’organiser le ralliement de tous les membres de la résistance  de son secteur lors de l'ordre des Délégués militaires régionaux déclenchement des " plans " .(voir détail en bas page)

 

Près d’une centaine d’hommes qui pour la première fois depuis l'entrée dans la résistance se retrouvent réunis pour recevoir les ordres et entrer en action ... Ces résistants sont peu ou mal armés mais ils sont prêts à se battre. Monsieur SAUVAN à gardé un vieux fusil Mauser que son père avait pris sur un soldat lors de la première guerre.. Roger LOMBARD, un résistant du groupe de BLANC nous raconte : 

" Ordre fut donné de se retrouver la nuit du débarquement de Normandie de rejoindre la ferme de SAUVAN, à travers bois bien sur, les allemands occupaient la route au dessus des Arcs  vers le domaine des Clarettes. Pour ma part, j'avais récupéré le vieux revolver de la guerre de 14 rapporté par mon père. mais nous n'avions pas de cartouche !! il fallut racler les fonds de tiroirs pour en remplir le barillet..!! imagine un peu si nous étions attaqué, quand j'y pense.. on n'aurai pas tenu une heure...! Nous n'avions reçu aucun parachutage d'armes , mais nous voulions en finir avec les boches..! Arrivé à la ferme, je fut mis de garde le long de la route des Nouradons avec ma vieille pétoire. .. "

Pour la sécurité de la famille SAUVAN, BLANC ordonne à ses hommes de faire mouvement et organiser un camp dans les bois à l'Est le lendemain de la réunion.

 

 

Aimé SAUVAN et son groupe du 113em d'artillerie Hippomobile dans les Alpes.
Aimé SAUVAN et son groupe du 113em d'artillerie Hippomobile dans les Alpes.
bataille des Alpes, postes frontières dans les Alpes maritimes en 1940.
bataille des Alpes, postes frontières dans les Alpes maritimes en 1940.


extrait de son rapport , dossier archives des armées, Vincennes, travaux de recherches opération-dragoon.com
extrait de son rapport , dossier archives des armées, Vincennes, travaux de recherches opération-dragoon.com

Soudain, Un homme se faisant passer pour un résistant vint frapper à la porte de la ferme, demandant où était le maquis.. La réponse d'Aimé SAUVAN fut bien sur qu'il n'avait vu personne.. et, quelques heures passées , l'homme ayant repris sa route, Aimé SAUVAN descendit au village prévenir son chef de sizaine, le patissier Paul BREMONDY.

Quand à madame SAUVAN, avec un panier sous le bras, prétextant qu'elle ramassait des pommes de pin en cas d'arrestation, elle alla dans les bois où les hommes de BLANC avaient dressés leur camp pour les prévenir.

Après l’attente plusieurs jours d'un parachutage d’armes qui n’eu pas lieu, mais aussi suite à des patrouilles allemandes qui commençaient à ratisser le secteur, les hommes de BLANC se dispersèrent à nouveau, après avoir pris soin de camoufler leurs armes, ils regagneront leurs domiciles respectifs et continuerons des actions individuelles avant l’insurrection et le débarquement de Provence, la nuit du 14 août et les jours qui suivirent. Ce sera également au nord de sa ferme qu’aura lieu le largage des parachutistes du colonel BOYLE, du 517em et de son ravitaillement. 

      Le 15 Août au soir, Aimé SAUVAN vit arriver un des survivants de la tuerie des 13 Lorguais au sud des Arcs, complètement désorienté arrive à sa ferme, après avoir pris soin de lui il lui servira de guide pour qu'il puisse rejoindre son domicile à Lorgues.

 

     Après des ratissages de la région dans les bois pour déloger les ennemis qui battent en retraite, il reprendra son activité agricole à la fin du mois d’août. 

Aimé & Lucie SAUVAN, sur le banc à droite, leur fille Arlette devant leur ferme en 1944.
Aimé & Lucie SAUVAN, sur le banc à droite, leur fille Arlette devant leur ferme en 1944.
Aimé et ses petites filles, Corinne et Martine dans les années 70  sur sa propriété au milieu de ses vignes et ses oliviers, la passion de toute sa vie.
Aimé et ses petites filles, Corinne et Martine dans les années 70 sur sa propriété au milieu de ses vignes et ses oliviers, la passion de toute sa vie.

Dans les mois qui suivirent le débarquement, en allant à la chasse, Aimé SAUVAN retrouva les harnais des parachutes du stick de William BOYLE qu'il recyclât en sangles de Sulfateuse à dos pour le traitement de oliviers, ses fruitiers et ses vignes. 


Les Plans prévus par les D.M.R.  

Les Délégués Militaires Régionaux ont pour mission première la mise en place des plans élaborés à Londres sur la base des renseignements recueillis par les différents réseaux pour préparer le débarquement allié. Ils sont au nombre de huit : 

Plan vert : Interruption des communications ferrées

Plan jaune : Destruction des organes de commandement ennemis

Plan rouge : Destruction des dépôts de munitions

Plan momie : Protection des ports (ils peuvent être utilisés pour acheminer la logistique alliée)

Plan noir : Destruction des dépôts de carburant

Plan tortue : Neutralisation des communications routières

Plan bleu : Destruction des lignes électriques

Plan violet : Destruction des lignes longues distances de communications téléphoniques

 

Ces actions sont mises en œuvre en coordination avec les groupes de résistance locale et/ou des commandos spéciaux qui interviennent ponctuellement de l'extérieur. Elles ont l'avantage majeur d'être plus ciblées et de limiter les dégâts collatéraux et d'épargner les vies humaines.

 

Message du général KOENIG, commandant les forces françaises libres en Afrique du Nord, envoyé aux chefs de la résistance donnant l'ordre de freiner les opérations de sabotage dans le sud . De telles actions donnèrent lieu a bon nombres de massacres
Message du général KOENIG, commandant les forces françaises libres en Afrique du Nord, envoyé aux chefs de la résistance donnant l'ordre de freiner les opérations de sabotage dans le sud . De telles actions donnèrent lieu a bon nombres de massacres