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BERGOGNE Justin, Groupe Naval d'assaut Corse

Justin Bergogne est né le 26 octobre 1920 à Marseille fait partie de ces volontaires venant d'unités régulières de la Marine Après l'école il rentre à la SNCF.  À 20 ans, mobilisé à Toulon il est affecté sur une batterie de D.C.A. côtière et décide le 22 mars 1941, de s'engager pour 3 ans. Il est immédiatement muté à Bizerte puis Sidi Abdallah en Tunisie.

Après le débarquement des Américains en Afrique-du-Nord, il participe aux combats de Kasserine. Entrainé et armé par les alliés il débarque avec son groupe en Italie. Puis il s'engage comme volontaire pour faire partie des commandos qui vont composer le groupe naval d'assaut de Corse  formé en novembre 1943.

Comme ses compagnons d'arme, Justin BERGOGNE s'est spécialisé dans la mise en œuvre, débarquement, embarquement et opérations dans les canots pneumatiques américains (rubber boats) pour effectuer des coups de mains rapides ou des opérations de renseignements sur les côtes Italiennes.

 



Les 67 hommes du groupe d'assaut naval de Corse ont été choisis pour assurer dans la nuit du 14 au 15 août 1944, une des missions les plus périlleuses du débarquement. Une vedette rapide anglaise du type PT (Patrol Torpédo boat) les a déposé à 1 800 m de la côte qu'ils doivent rejoindre à la rame, les visages maquillés de noir, entassés à 6 ou 10 dans leurs radeaux en caoutchouc. Partagés en deux groupes 42 sous les ordres du Capitaine de Corvette MARCHE et 25 commandés par le Lieutenant de Vaisseau LETONTURIER Ils vont devoir escalader les roches rouges qui bordent la mer avant de pouvoir passer à travers la ligne de défense allemande. Celle-ci est constituée par les volontaires Russes

de l'Ost Bataillon 661. Leur mission, couper la route de la corniche et la RN7 distante de 5 km afin que des renforts allemands ne puissent rejoindre Fréjus ou Saint-Raphaël où les Américains vont débarquer dans quelques heures.

Justin BERGOGNE (à droite en bas)  et certains de ses frères d'arme
Justin BERGOGNE (à droite en bas) et certains de ses frères d'arme



Lorsqu'à 2 heures du matin ils posent le pied sur la côte la

surprise est totale. Dans la nuit noire ils viennent d'accoster

sur une minuscule plage mais la zone qui les sépare de la

route avait été minée les jours précédents et n'avait pas

été signalée. En quelques minutes plus de la moitié des

hommes du commando est anéantie. 

Les rares survivants tentent de fuir par la mer mais ils sont

mitraillés par deux avions britanniques qui, dans le noir,

les prennent pour des Allemands. Néanmoins 7 hommes

parviennent à rejoindre à la nage une des vedettes qui les a

amenés là, avant de retourner à Bastia leur base de départ.

Les autres, à peine revenus sur la plage, sont pris sous le

feu nourri de l'ennemi. Ils n'ont qu'une seule solution.se

rendre.

Avec 24 autres prisonniers Justin Bergogne est conduit vers

Grasse, Par chance le convoi est attaqué par un groupe de

résistants de la région de Cannes-la-Bocca, groupe AS 24

composé de Francis et Fernand Tonner, Raymond Barberis,

Pierre Borghese, Lucien Albis et Marie Giordanengo. 19

prisonniers parviennent à s'enfuir et à rejoindre les Américains

du 141eme Infantry Régiment qui viennent de débarquer au

Dramont. Justin Bergogne fait partie de ceux-là.



Les blessés restés sur le bord de la route de Miramar sont

pris en charge le lendemain par ces mêmes Américains et

conduits à I'hôpital de Saint Raphaël

Malheureusement, 11 hommes ont laissé la vie sur ce coin

de côte où les rochers et le sable semblent toujours teintés

du rouge de leur sang.

Revenu en Corse Justin BERGOGNE est ensuite affecté sur le

dragueur de mines 327 qui saute sur une mine au large de

Port-de-Bouc au printemps 1945. Sain et sauf, au milieu des

cadavres et des débris, il réussit a rejoindre le rivage à la 

nage.

 



médailles de Justin BERGOGNE
médailles de Justin BERGOGNE

Libéré des obligations militaires en octobre 1945, il

revient à la SNCF en gare des Arcs il fut médaillé de la Croix

 

du Combattant 39-45, de la médaille campagne d'Italie 43-44 et de la médaille des engagés volontaire en Méditerranée il décèdera aux Arcs sur Argens en septembre 1979.

 

Un grand merci à son fils, Claude BERGOGNE, fidèle défenseur de la mémoire de son père et de la libération de Provence, ami de longue date qui soutiens nos actions et nous rends visite chaque année lors de nos expositions depuis près de 30 ans.