Louis CAVALLINI est né à Biella en italie. Petite ville entre Turin et Milan le 25 décembre 1892.
Immigré en France dans les années 20 il arrive dans le Var et trouve comme beaucoup d'immigrés Italiens un travail dans les mines de Bauxite de la région de Brignoles.
En effet, le Var a constitué le principal gisement de bauxite français et a tenu le rôle de leader mondial pendant plusieurs dizaines d'années. Minerai de base de l'aluminium, la bauxite devient l'or de la Provence.
Les premières extractions de bauxite varoises ont lieu à Cabasse en 1873.
D’une poignée d’hommes en 1870, l’emploi dans les mines atteint son apogée à la fin des années 40, où 1 500 à 2 000 travailleurs sont recensés pour 632 000 tonnes extraites.
Ces mines de Bauxites deviendrons par cette main d'œuvre immigrée et locale un nid pour le recrutement de réseaux de la future résistance Varoise.
Louis CAVALLINI ayant obtenu sa nationalité Française, il achète un vieux camion Américain de la 1er guerre et effectue le transport de la Bauxite entre Cabasse, Brignoles et Vins sur Caramy.
Il est hélas mobilisé en septembre 1939 et son véhicule réquisitionné par l'armée. Il rejoindra ses foyers à la capitulation de juin 1940. Il reprend tout de même son activité dans les mines à ciel ouvert de Cabasse.
De par son métier de camionneur, Louis CAVALLINI manifeste dès 1942 son intention d'entrer dans la résistance à monsieur BRUNET lui même transporteur à Brignoles, et l'un des premier avec l'instituteur FERRARI à rassembler et créer la résistance dans ce secteur . Il charge CAVALLINI de constituer un groupe sur la commune de Cabasse. Pour cela il se met en relation avec monsieur SICCARD, directeur de la maison de retraite du Luc et responsable du groupe sur cette commune.
C'est alors que Louis CAVALLINI passe de la résistance passive à la résistance active.
Tout d'abord, la distribution de tracts anti allemands et anti vichystes avec les premiers éléments de son groupe, dans les mines et au village. Puis les premiers vols d'explosifs destinés au mines, et les actions de sabotage se succèdent. Des véhicules tracteurs de berlines des mines sont mis hors d'usage, les berlines son souvent chargées de terre et non de minerai de Bauxite pour freiner la production.
A la défaite Italienne en novembre 1943, des fusils et munitions abandonnés sont récupérés et distribués par le maire au maquis. Ce sera avec son fils Gilbert et un polonais du groupe nommé LOOSE que CAVALLINI les acheminera avec son camion au Maquis du Luc. Hélas, arrivés à 4 km de Cabasse, le vieux camion tombe en panne. Arrive un camion allemand. Il s'arrête et contrôle ce qui se passe. Sans chercher à comprendre, les allemands reprennent leur route. Ce sera monsieur OURS lui aussi camionneur des mines qui reprendra le chargement d'armes dans son véhicule pour finir l'acheminement.
En Octobre 1943, Cabasse comporte déjà deux équipes de 10 hommes et leurs chefs presque tous armés et prêts pour l'action.(deux Sizaines)
Acte de résistance tout a fait symbolique, le 11 novembre 1943 au matin, Louis CAVALLINI , accompagné de ses compagnons d'armes PEDRASSY, GERARD, THEODORE, et un adjudant Malgache nommé MANGAY (commandant des travaux forestiers de charbon de bois sur le plateau des Plaines entre Cabasse et Vins sur Carami) déposent au monument au mort une gerbe qu'ils sont allés cherchés le soir du 10 à Brignoles à la barbe des allemands. Il y ajoutent un beau ruban tricolore sur lequel ils dessinent une croix de lorraine. Les Allemands qui passent dans la journée ne vont même pas la retirer du monument.
Il faut savoir que dès 1941 le gouvernement de Vichy réquisitionne selon une loi sur l'organisation de la Main d'Œuvre Indigène (M.O.I) en temps de guerre, des "Indigènes" Malgaches, et indochinois, Amanite répartis en groupes de travail encadré par des militaires d'active pour la fabrication du charbon de bois du bois de Gazogène. Bon nombre des officiers et sous-officiers d'encadrement rejoindrons la résistance locale, notamment le groupe de Cabasse. (voir liste sur la rubrique Cabasse)
Ce sera en décembre 1943, après les demandes des chefs départementaux que CAVALLINI et ses adjoints vont rechercher, trouver et transmettre les plans a SICCARD du Luc d'un terrain propice à des opérations de parachutages d'armes ou d'hommes depuis Londres ou Alger.
Ce sera donc sur ce même plateau utilisé par les travaux forestiers du Défend que le terrain sera retenu et homologué.