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ARBAUD André, résistant, O.R.A. Vinon sur Verdon

André ARBAUD  est né le 4 décembre 1883 à Valensole (Basses-Alpes), il est Exploitant agricole, président de la cave coopérative, militant SFIO, il a été maire de la commune de Vinon sur Verdon du 1 janvier 1920 au 12 mai 1929.

Quand la guerre éclate il deviens un des deux responsables civils locaux du groupe l'ORA. l'Organisation des Résistants de l'Armée.

A cette époque, ce groupe est composé d'une trentaine de personnes hommes et femmes de confiance encadrés par deux responsables civils : Albert LEOPARDO et son adjoint André ARBAUD , et par un responsable militaire : Georges LEOPARDO.

Albert LEOPARDO était le chef de groupe, mais il pouvait être remplacé par l'un de ses adjoints en cas d’arrestation.

Dés novembre 1942 et en 1943, la mission était de collecter des renseignements militaires au bénéfice des Britanniques concernant l'état et les mouvements des troupes d'occupation (en particulier à l'arsenal de Toulon ou travaillaient Georges LEOPARDO et son frère Désiré : à cette époque, Vinon était pour eux une base arrière).

 



Les renseignements étaient transmis aux Britanniques par le canal du réseau Mithridate » avec lequel Georges LEOPARDO avait des contacts.

Il s'agissait d'un réseau de renseignement militaire créé en zone sud dès juin 1940 par HERBINGER (alias colonel BRESSAC »), à la demande du Mi6 anglais : (puis rattaché administrativement au BCRA de Londres en 1943.

A partir de la mi- 1943, et en 1944, leur mission a été élargie: Il fallait recueillir et acheminer vers les maquis de Provence les officiers de liaison français et britanniques qui étaient parachutés sur le secteur, (où ?? ) repérer, signaler et baliser les zones possibles de parachutage, ( Où ??) récupérer et répartir les armes et équipements vers d'autres groupes de résistants (Valensole, Barcelonnette, Ginasservis.). et assurer un peu de logistique pour les groupes de maquisards qui transitaient par Vinon.

En fevrier 1944, le groupe a reçu de Londres l'ordre de servir de soutien militaire et logistique à l'un des PC interalliés qui avait été installé dans les collines entre Ginasservis et Vinon, dans la ferme d'Ongles. ( c’est où ???) Les instructions étaient alors transmises par un poste radio (reçu par parachutage, ainsi que quelques armes).

La maison d'André Artaud servait de « boite aux lettres » et d'hébergement transitoire pour les agents de passage, qui y recevaient les dernières instructions sur a sécurité, puis étaient conduits vers Ongles

Parmi les personnes hébergées : l'officier britannique Hay, dit « Edgard » qui rejoindra la résistance à Barcelonnette où il sera tué au combat, et l'officier français Chanay dit « Commandant Michel » identifié plus tard parmi les victimes au charnier de Signes.

Les hommes du groupe de Vinon ( qui était lié à O.R.A, organisation de résistance de l'Armée ) se relayaient pour assurer la sécurité d'Ongles.

 

 



Ferme des Ongles incendié après le passage de la division Brandebourg
Ferme des Ongles incendié après le passage de la division Brandebourg

Après le 6 juin 1944, l'ordre de déclencher l'insurrection a été transmis par radio Londres à toutes les formations de Resistance de Provence. Les hommes du groupe, ont tout rejoint leur poste dans les collines aux alentours de Vinon.

Dès le 13 juin, les chefs du groupe apprennent le massacre, par une colonne allemande qui remonte la vallée de la Durance, des résistants du groupe de Jouques.

Ils apprennent aussi la trahison d'un officier parachuté, ( dit «Eric »), qui était passé par le QG de la mission interalliée à la ferme d' Ongles, et qui s'était mis au service de la gestapo de Marseille.

Comprenant alors que des évènements très graves allaient survenir à Vinon, André ARBAUD décide le soir du 13 juin, contre l'avis de ses camarades, qui l'avertissaient du danger de regagner son domicile. il voulait protéger sa famille et son village des représailles qu'il redoutait à juste titre.

Le 14 juin la contre-offensive allemande (qui suit le déclenchement général de l’insurrection) atteint Vinon Trois colonnes y arrivent vers 7 heures du matin par les routes de Manosque, Ginasservis et Saint-Paul. 

 Elles sont accompagnées par de faux maquisards ( les français du groupes Brandebourg )  Ils investissent le village, brutalisent le maire, Monsieur CHEÏLAN tuent un jeune Henri PARDIGON qui n’était pourtant pas impliqué. 

Les Allemands et leurs séides français des Brandebourgs occupent la maison d’André ARBAUD vers 8 heures.

Les groupes Brandebourg , étaient constitués de volontaires Français formés pour pénétrer les groupes de résistants et les détruire.

Jusqu’à 13 heures a heures ils lui font subir un interrogatoire très dur en présence de sa tamile pour soutirer des renseignements sur le groupe de résistance et le QG interallié.

 



N’ayant pas parlé, André ARBAUD est amené de force en voiture pour être interrogé  par la Gestapo de Draguignan. Après seulement quelques kilomètres parcourus en direction de Ginasservis, il est abattu en contrebas de ce monument, dans des conditions qui ne seront jamais élucidées.

Son corps ne se retrouvé que 9 jours plus tard, criblé de balles. sa fille ira le reconnaitre.

Dans l'après midi du 14 juin, les Allemands, et les Brandebourgs, occupent toujours les maisons d'André ARBAUD, puis d'Albert Leopardo.

Ils maltraitent leurs épouses Marie Arbaud et Césarie Leopardo, et ils emmènent ma mère Julienne ( la fille d'André Arbaud).

Après une nuit d'interrogatoire très dur, elle pourra s'enfuir le lendemain matin grâce à l'aide d'un sergent, médecin réserviste autrichien, enrôlé dans l'armée allemande qui lui a sauvé la vie car les Brandebourgs voulaient la fusiller.

Les Allemands sont restés 48 heures à Vinon. Ils ont dynamité la ferme d'Ongles, sans pouvoir y capturer d'autres résistants.

Ceux-ci avaient eu le temps de l'évacuer sur l'ordre du commandant « Michel » après avoir transporté et camouflé les armes en lieu sûr, et détruit le matériel radio.

Tandis que Jean Eisenberger, un autrichien antinazi réfugié à Vinon, allait prévenir le maquis d'Aurabelle du danger.

Persuadés qu'ils avaient tué le chef de groupe, ils n'ont pas pris d'autres otages à Vinon, mais ont poursuivi leurs forfaits dans les vallées de la Durance et du Verdon, faisant d'autres victimes.

 

extrait du discours de la commémoration de la stèle par son petit fils ;

André Leopardo.

documents gracieusement confiés par famille ARBAUD, LEOPARDO